Le
tracé de cette échelle permettra de déterminer , pour toute construction,
la largeur à donner à chaque bordage pour une surface à couvrir définie.
Elle peut servir pour plusieurs constructions, une partie différente de
l’échelle sera alors utilisée en fonction de la grandeur de coque à border.
1. Tracé de l’échelle de bordages (tous bordages égaux en largeur au maître
-bau) - Utiliser du papier millimètré.
Ce n’est pas une obligation , mais cela évitera de devoir retracer soi-même
un réseau de parallèles . - Trois points sont à déterminer :
i. « O » : point de départ des ordonnées et abscisses : coin inférieur
gauche.
ii. « A » : point supérieur gauche où viendront coïncider toutes les divisions.
iii. « B » : point extrême des abscisses ; la ligne OB étant perpendiculaire
à la ligne OA.
- Sur la ligne OB, reporter , à divisions égales, le nombre de bordages
qui couvriront la coque au maître-bau sur la distance quille- plat bord
ou quille-préceinte , par exemple : 12 pour une barque.
Peu importe la valeur entre les divisions (distances OC1 = OC2 = OC3,…)pourvu
qu’elles soient toutes égales et que la distance totale (OC) soit plus
grande que la plus grande largeur de surface à border.
- Relier chaque division C1, C2, C3,… au point A de façon à former une
grille ou échelle.
2. Utilisation de l’échelle tracée.
2.1 Cas des bordages égaux en largeur entre-eux pour une section
donnée :
Ceci est, par exemple, le cas pour une barque ou coque à clins,…
Ayant repris, à l’aide d’une bandelette flexible ( papier, bois,…)
la distance quille – plat-bord ou préceinte en épousant
les courbes pour une section de coque donnée, reporter celle-ci
sur l’échelle, parallèlement à la ligne OB de manière
à ce que :
- la ligne AO coïncide avec le point Q ( râblure de quille).
- La ligne AC coïncide avec le point P (plat-bord ou préceinte).
La division et la largeur égale des bordages peut être transférée
de l’échelle sur la bandelette-gabarit et ensuite, sur la coque
à border , donnant ainsi le tracé de chaque bordage
2.2
Cas de division d’une coque en surfaces à border inégales
entre-elles.
Dans ce cas, la coque est divisée , sur la hauteur, en plusieurs
parties à l’aide de lisses dont on vérifie le bon filage
des lignes à l’œil : courbe harmonieuse . Celles-ci sont retirées
lors du bordage de la coque, elles servent juste à délimiter
les espaces. Le nombre de bordages inclus dans chaque espace est déterminé
au maître-couple .
Chaque largeur de cet espace aux différentes
sections sera divisée selon le nombre de bordages relevés
au maître-couple en n’utilisant qu’une partie de l’échelle
de bordages.
Certaines surfaces demanderont l’utilisation de virures de
pointe.
2.3 Cas des bordages inégaux au maître-couple.
Certaines coques à fort bouchain requièrent l’utilisation
de bordages ayant une largeur moindre au maître-couple afin de pouvoir
parfaitement épouser les courbes – Dans l’exemple repris ci-dessous
: les planches 6 à 9.
L’échelle de bordages devra alors être construite en conséquence
en tenant compte de la moindre largeur de ces planches.
Remarque :
A l’exception du cas où des bordages étroits doivent être
pris en compte, l’échelle de bordages peut donc être universelle
pour un navire et ses embarcations ou même des coques différentes
:
A : coque navire , 20 bordages égaux , grandes hauteurs
B : coque navire , bordage avec lisses
C : embarcations du navire , 12 bordages , petites hauteurs
LEXIQUE
Bordages :
Désigne chacune des planches recouvrant la charpente de la coque pour former l’enveloppe extérieure : le bordé.
Plusieurs bordages mis à bout , de l’avant à l’arrière du bateau , forment une virure.
Aujourd’hui, les termes de bordages et bordé sont souvent inversés ; le mot bordage désignant l’enveloppe extérieure dans son ensemble tandis que le mot bordé désigne chaque planche.
Bouchain :
Partie de la coque plus ou moins marquée, située à la jonction du fond du bateau et de la partie du bateau remontant au-dessus de la flottaison.
Coque à clins :
Type de bordage fixé en recouvrement sur le précédent, comme les ardoises d’un toit . Il est utilisé de préférence pour les bateaux recherchant légèreté et souplesse ; son contraire est le bordage à franc-bord où les bordages sont jointifs.
Lisse :
Terme général désignant une pièce longitudinale courant d’un bout à l’autre du bateau.
Maître-bau (largeur au) :
Mesure de la plus grande largeur du bateau.
Plat-bord :
Pièce longitudinale, posée à plat qui recouvre les têtes des allonges de membrures.
Préceinte :
Virure du bordé plus forte que les autres ceinturant le bateau au niveau du ou des ponts.
Quille :
Pièce maîtresse de la charpente axiale servant de base à la construction d’un bateau ; l’étrave est fixée à son extrémité avant et l’étambot à son extrémité arrière.
Virure de pointe :
Aussi dénommé « adent », « dague » ou « langue de chat ». Court bordage triangulaire comblant le vide créé entre deux autres bordages de par les formes du bateau.
Sources :
- Guide des termes de marine Ed Le Chasse-Marée-Armen 2001
- Guide de la construction des bateaux en bois Ed Le Chasse-Marée 2006
